Dominique Sosolic : une oeuvre gravée

Portrait de Dominique Sosolic

Je suis entré dans un musée pour la première fois à l’âge de 18 ans lors d’un voyage scolaire. Ayant toujours aimé dessiner, après mon baccalauréat scientifique j’entreprends des études pour devenir professeur d’arts plastiques. C’est à Paris qu’était assurée cette formation en 1971. Les cours théoriques à la Sorbonne, à l’Institut d’art, à Censier et au Collège de France où je serai impressionné par les cours de René Huyghe qui portaient sur son livre « Formes et forces ».   Les cours pratiques étaient dispensés à l’école des Beaux-Arts où je découvre l’existence de la gravure comme moyen d’expression, ce fut une révélation.

Après une année de service militaire, je suis nommé à Strasbourg professeur agrégé d’arts plastiques, je partage alors mon temps entre l’enseignement (à mi-temps) et la création. Je serai responsable des stages à « Estampe du Rhin », premier atelier communautaire de gravure en France. L’Alsace était à cette époque fertile pour le monde de l’estampe. J’ai eu beaucoup de bonheur à côtoyer deux grands collectionneurs de gravures : Adrien Schaeffer et Robert Stehelin.

Au fil des événements qui ont ponctué ces 45 ans de mon expérience de graveur je n’ai aucun doute : la gravure est un art à part entière, mais à la seule condition que le sujet traité soit en adéquation parfaite avec la technique utilisée. On ne dit pas la même chose lorsqu’on agit par soustraction, penché sur le cuivre, l’outil informant la matière en profondeur ou lorsqu’on travaille par addition, debout face à la toile, le pinceau posant les couleurs. Rembrandt a réalisé des peintures et des gravures, ces deux moyens d’expression avaient leur propre nécessité.

J’aimerais que l’on perçoive dans mes gravures le dialogue entre le sensible et l’intelligible. J’ai conscience d’être en décalage complet avec le monde des images et avec ce qui est dominant dans l’art d’aujourd’hui, je suis dans un anachronisme assumé. Solitaire, je poursuis mon chemin ; c’est celui des mystères de la création,  celui du  doute, de l’inespéré et de l’émerveillement.

J’ai réalisé jusqu’à présent environ 200 gravures, quelques peintures, chacune d’elles a eu sa raison d’être dans ma vie d’Homme et d’artiste. En gravant, je suis dans une suspension du temps où je m’affranchis des bruits du monde. Cette activité qui allie l’esprit, la main, l’outil et la matière  me procure beaucoup de plaisir, elle m’ouvre sur des champs de connaissance multiples et m’octroie des rencontres d’une richesse infinie.

Actualités

31-10-2019 /
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D.S.
Je vous propose de découvrir le magazine « Les héritiers de Gustave Courbet », diffusé sur France 3 le 9 juin 2019 à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet à Ornans.
31-10-2019 /
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En juin 2019, le Grand prix Léon-Georges Baudry m'est décerné par la Fondation Taylor à Paris. Cette récompense honore tous les 3 ans un artiste graveur pour l'ensemble de son œuvre.
31-10-2019 /
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Trois gravures en taille-douce REQUIEM - SATOR - ESPACE-TEMPS