Estampes des années 2000 - Dominique Sosolic
Après de multiples lectures pour mieux comprendre ce qu’a été dans l’Histoire la fonction des images, je décide de cesser pendant un an mon travail d’enseignant pour aller à Paris suivre les cours de l’historien de l’art Daniel Arasse à l’E.H.E.S.S. Je ne pourrai malheureusement pas les suivre en totalité puisque j’ai été invité en résidence d’artiste à Alexandrie pour un cycle de conférences et pour travailler dans l’atelier de gravure de l’école des Beaux-Arts. Les cours et les conversations avec Daniel Arasse, homme exceptionnel, furent déterminants pour la suite de mon parcours. J’ai acquis la certitude que dans le flux hallucinatoire des images qui abreuvent notre quotidien, l’artiste se devait de proposer ses propres images porteuses d’émotion et de sens. Pour paraphraser Horace je dirais que l’image gravée (pour ce qui me concerne) n’est pas simplement une étendue, elle est aussi une profondeur, elle peut nous instruire des « choses » du monde. Dès lors certaines de mes gravures s’accompagneront d’un texte fonctionnant comme une grille de lecture, n’empêchant pas pour autant l’exégèse.